Les dialogues jouent un rôle crucial dans toute forme d’écriture, qu’il s’agisse de fiction, de non-fiction, ou même de scripts. C’est le moment où vous allez laisser vos personnages s’exprimer d’eux-même, où le lecteur se fera une idée de sa personnalité à travers la ligne de dialogue - ou l’absence de dialogue, justement !-.

Mais ce n’est pas tout ! Le dialogue a bien plus qu’une fonction de paroles rapportées.

Les dialogues bien écrits peuvent certes rendre vos personnages plus vivants, mais ils peuvent également renforcer l’immersion du lecteur et faire avancer l’histoire de manière naturelle.

Voici 10 conseils pour améliorer vos dialogues dans l’écriture :

I) Ecoutez la façon dont les gens parlent. Ce conseil est à prendre avec précaution. On dit souvent que l’observation de conversations réelles peut aider à capturer le rythme, le ton et le vocabulaire authentique qu’on peut intégrer à ses dialogues. Et c’est vrai ! Ce n’est pas un secret : plus vous observez ce qu’il se passe autour de vous, mieux vous saurez le retranscrire dans votre écriture, et cela va bien plus loin que pour les dialogues.

Mais attention ! A-t-on vraiment envie de tout retranscrire ? Il y a une limite entre réalisme, et mots parasites. Aussi, pour une lecture plus fluide et plus soutenue, évitez les « euh… », les « ben » ou ces tics du langages qui n’ajouteront pas grand chose à la vraisemblance de votre dialogue, et nuiront plutôt à son côté littéraire.

 Alors bien sûr, ce n’est pas un crime de les utiliser, j’en use aussi parfois ( beaucoup trop à mon goût !), mais il faut les éviter au maximum. Pour marquer l’hésitation de votre personnage par exemple, optez plutôt pour des verbes ou une description de la situation qui rendront le ton employé par votre personnage évident. Ce qui nous amène à notre conseil suivant.

II) Utilisez les gestes et les expressions faciales pour enrichir l’échange. Les gestes, les expressions faciales et les actions des personnages peuvent compléter et renforcer les dialogues, ajoutant une dimension supplémentaire à la scène. On te tâte la nuque quand on hésite, on fronce les sourcils pour marquer l’agacement ou le mécontentement, on peut esquisser un sourire pour exprimer une joie discrète, ou de la gêne…Rendez la situation à la hauteur du dialogue pour faire en sorte que l’échange  soit évident. Le lecteur emploiera de lui même le ton voulu lorsqu’il lira les dialogues ! Aussi, pour appliquer au mieux notre conseil précédent, observez davantage les expressions corporelles des gens autour de vous lorsqu’ils parlent, plutôt que leurs vocabulaires.

III) Donnez à chaque personnage sa propre voix. Chaque personnage devrait avoir un style de langage distinct qui reflète sa personnalité, son éducation, son origine sociale etc. Cela aide à différencier les voix et rend les interactions plus crédibles. Un professeur ne s’exprimera pas de la même façon qu’un adolescent, par exemple. Sauf si, dans votre histoire, le dit-professeur a une personnalité qui le justifie, ou la situation l’exige. Quoiqu’il en soit, vous devez toujours soigner le choix des mots dans vos dialogues et les ajuster en fonction de qui parle. De cette façon, vous pourrez aisément vous passez des « dit Jean » ou des «  répondit la banquière », sans pour autant que votre lecteur ne soit perdu. Si vous parvenez à lire vos lignes de dialogues sans préciser qui prend la parole, c’est que c’est gagné !

IV) Utilisez les silences et les non-dits. Parfois, ce qui n’est pas dit est aussi important que ce qui est dit. Les silences et les sous-entendus peuvent ajouter de la profondeur et de la tension aux dialogues. Si un personnage n’en dit pas beaucoup, cela laisse deviner une partie de son caractère, de sa personnalité. Et si, au contraire, il est d’un naturel bavard, marquer son silence dans un échange laisse à penser que la situation le rend mal à l’aise.

Dans d’autres cas, lorsque les personnages ne vont pas au bout de ce qu’ils sont en train de dire, cela ajoute une dimension de suspense, et laisse entendre que la suite est secrète ou gênante. Ne rien dire permet au lecteur de s’impliquer d’avantage dans l’histoire, car il cherchera à comprendre ce silence.

V) Le but caché des dialogues. Evitez les dialogues sans but, sans intérêt. Il faut toujours, même si le personnage dit simplement qu’il doit s’acheter du fil dentaire, que cette prise de parole est une sorte de but caché. Dans cet exemple, mentionner le fait qu’il va acheter du fil dentaire est une façon pour vous de montrer au lecteur que votre personnage est quelqu’un de soigné ! Pensez toujours à la valeur qu’ajoute le dialogue à votre récit. En vérité, les dialogues doivent toujours révéler des informations sur les personnages, leurs traits de caractères, leurs motivations et leurs relations, mais tout cela de manière subtile.

VI) Evitez les bardages inutiles. De même que pour l’exemple qui début notre article, et toujours dans un souci de « but » donné à vos dialogues, évitez les longs monologues ou les échanges qui traînent en longueur sans raison valable. Les lecteurs apprécient les dialogues percutants et bien ciblés.

Ainsi, vous éviterez également les informations redondantes. Les dialogues ne doivent pas répéter ce que le lecteur sait déjà par d’autres moyens. Assurez-vous, encore une fois, que chaque ligne de dialogue apporte une valeur ajoutée à l’histoire.

VII) Soignez la ponctuation. Toujours dans une optique de concision, et de la même manière que vous devez choisir vos mots, prêtez aussi attention à la ponctuation utilisée. Dans l’idéal, privilégiez les phrases se terminant par un point. Les points de suspensions ou les points d’exclamation sont à utiliser avec parcimonie, ainsi vous leur donnerez un impact plus conséquent. Si chaque personnage termine ses phrases par ces fameux points de suspension, ils n’auront finalement plus aucun effet.

De même pour les points d’exclamation. Ils devraient être utilisés pour marquer un réel étonnement, un haussement de ton, un cri. Un « Bonjour ! » N’a pas vraiment d’intérêt à avoir un point d’exclamation, sauf si, encore une fois, la situation l’exige. ( la personne saluée est à quelques mètres et nécessite que le personnage hausse le ton pour qu’on l’entende, par exemple.)

VIII) Utilisez les dialogues pour faire avancer l’action. Les dialogues ne devraient pas seulement fournir des informations, mais aussi faire avancer l’intrigue. Les conflits, les révélations et les retournements de situation peuvent être transmis à travers les dialogues. Ce sentiment d’alerte que peut avoir un lecteur lorsqu’une conversation aux premiers abords anodines prend un tout autre sens ou révèle des découvertes importantes pour lui, est toujours très satisfaisant.

IX) Lisez vos dialogues à voix haute. Et oui, c’est bien connu, l’illustre Flaubert le faisait certes sur chacune de ses phrases, il les criait même, pour parfaire leur sonorité, et cela est d’autant plus important pour les dialogues. Les lire à haute voix vous aidera à repérer les phrases maladroites, les répliques peu naturelles ou les dialogues qui sonnent faux.

X) Révisez et polissez vos dialogues. Tous les conseils que nous avons cités dans cet article sont à prendre en compte au moment de l’écriture. Ce sont quelques savoirs de base qu’il vaut mieux avoir en tête pour améliorer votre style. Mais il ne faut pas oublier de les retravailler au moment de la réécriture. Comme pour le reste de votre récit, la révision de vos dialogues est essentielle pour les peaufiner. Assurez-vous que chaque ligne est essentielle, que les voix des personnages restent cohérentes et que les dialogues sonnent naturels.

Nous espérons que ces 10 Conseils vous aideront dans vos projets d’écriture. Ils ne sont pas cités par ordre d’importance et ce n’est pas non plus une liste exhaustive ! De plus, n’oubliez jamais qu’aucun conseil n’est pas prendre au pied de la lettre. Mais il est toujours bon de bien connaitre les règles pour mieux s’en affranchir !

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